FactuelQuelque 450 cortèges ont été organisés à travers le pays, y compris de grands marchés à Washington, New York, Chicago, Austin et Los Angeles.
« Ne touchez pas nos corps ! » C’est l’ordre des millénaires de manifestants descendus samedi 14 mai dans les rues des États-Unis pour défendre le droit à l’avortement, menacé par la Cour suprême qui semble prêt à revenir50 ans après sa décision historique de protéger l’IVG.
“Nous en avons fini avec les attaques contre l’avortement. Nous protestons aujourd’hui pour dire haut et fort : ne touchez pas à nos corps »affirmé samedi dans un tweet La Marche des femmes, l’une des organisations à l’origine de cette grande journée d’action.
Nous en avons fini avec les attaques contre l’avortement. Nous marchons AUJOURD’HUI pour faire entendre notre voix haut et fort : #BansOffOurBodies. Th… https://t.co/AwOFHgpXLE
Quelque 450 cortèges ont été organisés à travers le pays, y compris de grands marchés à Washington, New York, Chicago, Austin et Los Angeles. Dans la capitale, le défilé a pour destination le bâtiment de la Cour suprême. Au moins 17 000 personnes étaient présentes, selon les organisateurs.
“Faites avorter la Cour”
Ils étaient 5 000 à Houston, au Texas, selon les organisateurs et un millénaire à Louisville, dans le Kentucky, un conservatoire du Sud où seules deux cliniques de l’organisation Planned Parenthood pratiquent des avortements. Plusieurs milliers de personnes se sont également présentées à Los Angeles.
A New York, le cortège de quelque 3 000 personnes était présidé par les sénateurs démocrates Chuck Schumer et Kirsten Gillibrand, ainsi que par la procureure de la ville Letitia James. Le maire Eric Adams était également dans la foule. Les manifestants tenaient des pancakes à la rose avec écriture “Ne pas toucher nos corps”d’autres clamaient «La Cour suprême veut tuer des femmes», “Faites avorter la Cour” et une grande banderole “Nos corps, nos avortements” était placé devant le cortège.
Même s’il est soutenu par une majorité de la population, selon de récents sondages, le droit à l’avortement est un sujet de société très important depuis l’arrestation historique « Roe c. Wade » de janvier 1973, qui protégeait le droit des Américains d’interrompre leur grandeur.
Une “minorité très en colère”
La Cour suprême, qui doit rendre sa décision définitive en juin sur une loi du Mississippi limitant les délais légaux d’avortement, est en fonction depuis début mai et la révélation par le site d’information Politico d’un mandat d’arrêt qui, s’il était adopté, accordait aux États-Unis le droit de blesser ou d’autoriser l’IVG.
L’avortement est déjà restreint dans 23 États dirigés par des républicains et d’autres dans l’attente de la décision de la Cour suprême, résolution dortoir plus tôt dans le conservatisme, pour suivre cette voie. Une vengeance des conservateurs a déjà promis des équarrissages illégaux, certains même dans des cas de violence ou d’inceste, qui obligeaient les femmes à parcourir plusieurs milliers de kilomètres pour se faire avorter.
Dès les révélations de Politico, les groupes – plus ou moins denses – viennent chaque soir créer leur couleur devant le temple de la droite américaine, imposant édifice en marbre blanc endormi protégé par un barbecue. Et certains manifestants protestent contre la crise “Mon corps, mon choix” jusqu’au domicile des conservateurs de la Cour dans la banlieue de la capitale.
Si l’arrestation est annulée, “Ça va être horrible” est antérieure à Linda Coffee, qui représentait à l’époque Jane Roe, et qui aujourd’hui fustige un “Minorité très en colère” des opposants à l’avortement. Les élus démocrates au Congrès, qui ont promis de protéger le droit à l’avortement dans les États où ils sont majoritaires, ont également appelé vendredi à une large mobilisation sur les marches du Congrès face à la Cour suprême.
Accompagnement du monde économique
“On ne nous arrête pas tant qu’on n’a pas battu le monde, et je vais bien avec le monde, avoir accès aux mères porteuses et aux avortements légaux, quels que soient leurs revenus, leur code postal ou leur origine ethnique.”salué par l’éléphant Barbara Lee, qui a récemment annoncé publiquement son propre avortement.
Sans la Cour suprême, les options pour protéger ce droit à l’échelle fédérale sont réduites. La Chambre a récemment voté en faveur d’une nouvelle loi garantissant l’accès à l’avortement dans tous les pays. Mais ce texte n’attend pas l’heure pour passer l’étape du Sénat, où les démocrates ne disposent pas de la majorité suffisante.
Pour les progressistes, le soutien pourrait aussi venir du monde économique. De plus en plus d’entreprises, qui ont longtemps éludé cette question, prennent position sur le droit à l’IVG avec l’émergence d’une nouvelle génération de cadres aux attentes différentes.
La trésorière au Trésor, Janet Yellen, s’est également mise en garde contre les conséquences “Très mécontent de l’économie” si le “Le droit des femmes de décider quand et si elles veulent des enfants” était un match nul en cause.
Retrouvez nos stands sur le droit à l’avortement aux Etats-Unis
Éric Fassin, Professeur de Sociologie à l’Université de Paris 8 : “L’avortement, la fin d’un droit”
Amandine Clavaud, Directrice de l’Observatoire de l’égalité des femmes à la Fondation Jean-Jaurès : “La guerre joyeuse contre les femmes n’a jamais cessé”
Denis Lacorne, Directeur de recherche Urgences au CERI-Sciences Po : « Le triomphe du trumpisme et ces principes appuient »
Esther Cina, Docteur en civilisation américaine : “Le projet de la Cour suprême sur le risque de réparation en cas d’autres avancées du mouvement des droits civiques”
Stéphane Auray, du Centre de recherches économiques et statistiques, David Fuller, Professeur agrégé, Université du Wisconsin, et Guillaume Vandenbroucke, Banque de réserve fédérale de Saint Louis (Missouri) : « Changer la réglementation visant à interdire le risque d’avortement pour augmenter la natalité chez les adolescentes »